Chronique mai 2018 Flèche des Laurentides
Première colonie britannique en Amérique, cette ville de l’État de la Virginie est aussi riche de son passé que de découvertes gourmandes!
À une heure de Virginia Beach, Williamsburg est un véritable musée à ciel ouvert et nous plonge en plein 18e siècle.
Baptisée en l’honneur du roi d’Angleterre William III, capitale de la Virginie de 1699 à 1780, l’histoire y est aussi omniprésente que la gastronomie. La première bière de l’État y a été brassée, les premiers colons y ont cultivé la vigne et la tendance culinaire « de la ferme à la table » est en plein essor.
Partons du bon pied avec un délicieux brunch au Culture Cafe, rue Scotland, dont la décoration éclectique – magnifiques luminaires, mur de vieilles portes, bar coloré en mosaïques – est déjà un régal pour les yeux. J’y ai dégusté un fromage aux Jalapeño, un met typique du sud des États-Unis, sur une gelée d’abricots avec des chips de patates douces puis un bol de port effiloché, betteraves, choux de Bruxelles et riz aux mille saveurs. Ça commence bien!
J’ai ensuite visité l’incontournable village historique, dont, sur 122 acres, les bâtiments ont été fidèlement reconstitués. Maisonnées en briques, moutons qui broutent ça et là sous des arbres centenaires, le site offre des arrêts sur image bucoliques à souhait. Les rues sont traversées de charrettes tirées par des chevaux ou des bœufs et des passants en costumes d’époque : une immersion réussie dans la vie des premiers colons américains! Jardins, bâtiments publics, nombreuses échoppes et tavernes sont ouverts à la visite. Les passionnés d’histoire auront avantage à prendre la passe journalière. Elle donne accès aux tours guidés et à toutes les enseignes où des personnages en costumes d’époque, l’apothicaire du village, le ferblantier, l’imprimeur, le bijoutier jouent très bien leur rôle et connaissent les moeurs de l’époque sur le bout des doigts.
À Williamsburg on peut aussi tout simplement se promener dans les rues pavées et les larges avenues de terre battue et assister tous les soirs vers 17h à la parade qui traverse l’artère principale, la Duke of Gloucester. Sur cette rue se trouve aussi le Williamsburg Inn, dont la terrasse est superbe pour prendre l’apéro: on y croisera d’ailleurs en avant-première des personnages de la parade!
Voyage dans le temps pour les papilles Pour étancher sa soif, c’est un must de s’arrêter dans l’une des nombreuses tavernes comme la Shield’s Tavern pour déguster des mets typiques de l’ancien Empire britannique des colonies: soupe aux pois noirs, potage d’écrevisses et crevettes, pâté au boeuf et chutney à la mangue, sans oublier le rhum des Antilles, le café d’Afrique et la bière! La Old Stitch Brown Ale, par exemple, à été concocté à partir d’une recette de 1737 : une bière forte et épicée au goût intense de caramel et de chocolat.
D’ailleurs la ville de Williamsburg compte plusieurs brasseries artisanales et la Virginie, c’est aussi plus de 275 vignobles et 28 routes des vins. Pour les oenophiles, une dégustation s’impose à la Williamsburg Winery, le plus grand vignoble de la Virginie.
Le site comprend aussi un hôtel et un restaurant : le Café Provençal jouxtant une terrasse et une piscine extérieure. Un décor de rêve et une table à retenir : produits frais et locaux, portions généreuses et ambiance romantique garantie!
Infos pratiques :
Village coloniale de Williamsburg : www.history.org
Parcours des vignobles, cidreries, distilleries et micro brasseries :
Une autre bonne table : Cochon
À goûter absolument : leurs huîtres frites !
Williamsburg est connu comme étant le berceau historique de la révolution américaine. Elle fut, entre 1699 et 1780, la plus grande et la plus riche capitale coloniale d’Angleterre, et deuxième capitale de la colonie de Virginie, après Jamestown jusqu’à la révolution américaine. C’est à Williamsburg que les Américains proclamèrent la première déclaration des droits de l’homme (12 juin 1776) rédigée par Thomas Jefferson, 3e président américain et qui fut adoptée par le congrès.
Le quartier historique de Williamsburg, surnommé Williamsburg colonial est le plus grand musée plein air en Amérique, tout comme Louisbourg au Canada.
Un peu… beaucoup d’histoire à Jamestown!
Le 26 avril 1607, trois navires anglais atteignent les rives d’une terre américaine pour y fonder la première colonie britannique du Nouveau Monde. Ce groupe d’environ 140 personnes de la Virginia Company of London allait y ériger un fort nommé Jamestown, en l’honneur du roi d’Angleterre. La rivière qui passait tout près allait être babtisée James River, et toute la région Virginia… du nom de la compagnie londonienne.
Se trouvant à seulement 10 km de Williamsburg, Jamestown, www.historicJamestown.org, fait partie du «Historic Triangle», avec Williamsburg et Yorktown où, en octobre 1781, le marquis de La Fayette et ses 1200 combattants remportèrent la « victoire de Yorktown » sur les troupes britanniques, victoire qui allait donner l’indépendance des États-Unis quelques mois plus tard. La zone «Historic Triangle», est formée de :
– Jamestown, première colonie anglaise permanente du nouveau monde;
– Yorktown, la ville où les colons ont gagné la guerre d’indépendance suite à la bataille du même nom;
– Williamsburg, capitale de la colonie britannique de la Virginie de 1699 à 1780
On peut aussi empruntez la route panoramique « Colonial Parkway Scenic Byway » , une route de 37km à travers le passé colonial de la région qui relie les villes de Williamsburg, Jamestown et Yorktown. Le Jamestown National Historic Site est pour tout féru d’histoire un endroit incontournable à visiter. La visite prend environ 3 heures. Sur ce vaste espace vert, des guides expliquent l’origine des ruines dont celles du Fort James, de l’emplacement des premiers colons et de leurs relations avec la tribu Powhatan sur la James River. On y découvre d’ailleurs la véritable histoire de Pocahontas, la fille du Chef de la tribu qui a marié un dénommé John Rolfe pour sauvegarder la paix entre les Anglais et les Powhatans. En 1616, afin de promouvoir la colonisation en Virginie, Pocahontas et John Rolfe partirent en Angleterre. Ils y restèrent pendant un an mais il semblerait qu’elle n’a réussi à s’adapter à la vie londonienne. Elle meurt à l’âge de 22 ans, le 21 mars 1617, durant le voyage de retour sur le bateau qui la ramenait en Virginie.
S’y trouve aussi sur les lieux un superbe musée archéologique avec des objets ayant appartenus aux colons.
Un petit goût du 18ème
Pour un autre goût du 18e on fait un saut au Taste Studio, un studio de cuisine moderne dans le village de Williamsburg qui offre des ateliers de cuisine inspirée des saveurs du 18e siècle mais bien ancrée dans les tendances culinaires de l’heure. L’atelier Taste Studio-Colonial Williamsburg- Jefferson Knows Best auquel nous avons assisté ce jour là se penchait sur deux recettes de la palette de Thomas Jefferson: un risotto et une crème glacée au garam masala.
La recette de risotto de Thomas Jefferson qui en raffolait dit-on. L’histoire dit aussi qu’il avait rapporté quelques grains du Piedmont en Italie vers 1787 pour en planter en Virginie…
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