Maroc: En babouches et paillettes à Marrakech

Posté le 18 juillet 2017

Juillet-août 2017 dans la revue Flèche des Laurentides

Entre les souks grouillants et colorés de la médina et les larges avenues de Guéliz, la ville ocre balance entre tradition et modernité et séduit toujours.

Devenue une destination jet-set pour nombre d’européens, la ville ocre – ou rouge – nommée aussi « la perle du Sud » a beaucoup évolué. Mais les traditions et la richesse architecturale perdurent, le tout dans un mix étonnant.

La fameuse place Jemaa El Fna, porte d’entrée des souks est toujours aussi fourmillante. Le charmeur de « cobra d’Égypte » le fait encore se dresser et déployer sa coiffe, aux rythmes de sa flûte et ça impressionne toujours les touristes! Mais quand on sait qu’ils sont en voie d’extinction comme leurs chasseurs (une communauté fondée au XVIe siècle) on rigole moins. Les temps ont changés.

La place Jemma El Fna en fin de jour

Les terrasses en hauteur pour observer toute l’activité qui n’arrête jamais!

Le fameux Cobra d’Égypte

Mais on s’enfonce avec joie dans les souks aux ruelles étroites où l’on vend de tout: des olives, épices, tapis, vannerie, maroquinerie jusqu’aux bijoutiers, forgerons, teinturiers, potiers, tanneurs et artisans babouchiers.

Au souk Smata, on trouve des babouches pour tous les goûts: en cuir de vache, de chèvre, en daim, en soie, en rafia, à bout pointu ou rond et de toutes les couleurs. Avec un savoir-faire ancestral, on les fait à la main et une seule paire peut prendre dix heures de confection. Certaines très stylées, ornées de pompons ou de fines perles ravissent les fashionistas. C’est qu’ à Marrakech, de jeunes designers, européens ou marocains, donnent un souffle nouveau aux arts ancestraux.

Franck Bleed, un styliste et designer français plutôt sympathique – et créatif!- qui a ouvert en début 2017 une échoppe en plein coeur du souk des babouches pour proposer ses créations alliant savoir-faire marocain et influences européennes. J’ai particulièrement aimé ses babouches au design de léopard et ses pochettes de plage! Passez le voir! souk SMATA N.18!

En plein cœur des babouches, on tombe sur l’échoppe d’un styliste français et ses objets déco – poufs, tapis, sacs – fait par des artisans marocains et revisités à la sauce occidentale. On trouve aussi des concepts-stores comme « la clé de la Kasbah », « Max & Jan », ou le « Souk Cherifia » avec des créations de designers marocains. Idem pour les restaurants qui mêlent approche culinaire européenne et plats typiques marocains comme le café Kif Kif, le café Zeitoun directement sur la place Jemaa El Fna, la Terrasse des Épices ou le Café des épices qui donne directement sur la place du même nom où des femmes pilent traditionnellement la menthe ou la poudre pour le henné.

Mais il suffit de quitter les remparts de la médina pour être plongé dans le Maroc contemporain à Guéliz, le quartier moderne de la ville, qui a vu le jour en 1912; boutiques de luxe, grandes terrasses de café, boîtes branchées, galeries d’art et des musées incontournables!

Parmi les plus récents et à ne pas manquer : le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden, le Musée de la Palmeraie, le MACMA pour sa superbe collection de peintres Orientalistes et le musée berbère du Jardin Majorelle, un bijou! D’ailleurs c’est l’occasion de visiter les fameux jardins de la demeure de feu Yves Saint Laurent et de son compagnon Pierre Bergé, un hectare de verdure regorgeant d’énormes cactus parmi les bâtiment habillés du célèbre « bleu Majorelle ». L’ouverture du musée Yves Saint Laurent à Marrakech est prévu pour octobre 2017 dans un bâtiment inspiré du célèbre smoking pour femme créé par le couturier. Si vous passez par la ,sortez vos smokings et robes longues!

En médina ou en ville, c’est un régal de se promener dans la ville rose bordées de palmiers et d’oliviers, de bougainvilliers et de citronniers avec en toile de fond, la chaîne montagneuse de l’Atlas. On est aux portes du Sahara, un sujet que vous lirez dans un prochain numéro!