Si les gorges de Samaria, en Crète, sont incontournables pour les amateurs de trekking et drainent des foules de randonneurs en été, celles d’Aradena sont tout aussi spectaculaires!
Nous venons à peine de faire une heure de marche que la vue derrière nous sur la mer de Lybie est époustouflante. De bon matin, nous avons quitté le petit village de Finikas, uniquement accessible en bateau ou à pieds, en direction de la plage paradisiaque et isolée de Marmara.
Bien repu d’un petit déjeuner à la Taverna de la plage, nous nous mettons en route pour notre randonnée de la journée : l’ascension des gorges d’Aradena jusqu’au village du même nom puis celui d’Agios Ioannis à 800 m. d’altitude. Le dénivelé est d’environ 600 m. mais la montée s’étend sur la longueur de la gorge.
Devant nous se dressent, telle une gueule béante, les stupéfiantes parois de calcaire de plus de 150 mètres de hauteur. Le paysage est dur et sauvage, mais le lit est couvert de lauriers roses en fleurs, de gattiliers, genévriers, cyprès, d’énormes platanes et de pins élancés vers le ciel. C’est grandiose ! Nous marchons à l’ombre des falaises, le plus possible au centre de la gorge afin d’éviter les chutes de pierres dues aux kri-kri, ces chèvres sauvages endémiques de la Crète qui déambulent aux flancs des parois. Dans cette majestuosité au silence minéral, les effluves de plantes aromatiques, de menthe et de thym, titillent agréablement nos narines.
Moins fréquentées que les gorges de Samaria, nous avons croisé à peine une vingtaine de personnes descendant la gorge et seulement vers midi.
Peu à peu, les gorges s’élargissent offrant une vue époustouflante avec au loin le fameux pont métallique suspendu, bâtit en 1986 pour relier les villages d’Anapolis et d’Aredena. Le dernier segment et le plus spectaculaire est un chemin plutôt raide en lacets avec des marches et des barres protectrices en bois. Les parois sont vertigineuses (environ 10 mètres de haut)! Cet ancien chemin muletier pavé était jadis emprunté par les villageois d’Aradena pour aller à Anapolis vendre leur miel, huile d’olive, fromage, peaux de chèvre ou faire le plein de contenants ou de divers outils. Jusqu’en 1986 c’était une véritable autoroute. Dire que de ce pont à 138 m. de hauteur, les accros à l’adrénaline peuvent faire le 2e plus haut saut à l’élastique d’Europe. Pas pour moi!
Une fois au sommet, la découverte du village abandonné d’Aradena est une vraie récompense. Baignés par le soleil, les ruines d’une église byzantine et de maisons en pierre, des oliviers tricentenaires, d’anciennes terres cultivées en céréales avec en toile sonore le bourdonnement de milliers d’abeilles offrent une scène bucolique à souhait!
Nous rejoignons la bergerie du petit hameau d’Agios Ioannis où nous dormirons 3 soirs. À 950 mètres d’altitude on y a une vue panoramique sur le massif des Montagnes Blanches (Lefka Ori) dont Zeranokefala à 2100 m. que nous escaladerons demain. Nous nous régalons de dakos, une salade de tomates concassées avec origan sur une biscotte d’orge séchée, de kaltsounia, des chaussons fourrés de fromage Myzithra, au lait de chèvre, d’agneau braisé et d’un verre de raki. Yamas! (santé!)
Infos pratiques
6e journée de 10 jours de trek dans le sud-ouest de la Crète.
Cet itinéraire, Mer, montagne, histoire et gastronomie a été mis sur pieds par Karavaniers et a lieu au printemps et à l’automne:
En savoir plus : karavaniers.com
Pour randonneurs bien équipés et en bonne forme physique.
Les plus :
Paysages grandioses, de sommets à la mer où l’on peut se baigner!
Les moins :
Rien sauf la gastronomie crétoise : c’est tellement bon que malgré les kilomètres de marche parcourus, on risque de prendre quelques kilos!!
Sans commentaires